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En savoir plus sur l'outil d'Aide au choix des cultures intermédiaires

Le choix des cultures intermédiaires n'est pas toujours aisé compte tenu du nombre d'espèces disponibles et des nombreux critères qui doivent être pris en compte. L'outil « Choix des couverts » a pour objectif de vous aider à choisir les couverts qui correspondent au mieux à votre situation, à vos pratiques et à vos attentes. Il prend en compte le contexte agronomique de votre exploitation et les caractéristiques ou usages que vous recherchez pour vos couverts. Il va ensuite combiner les critères de choix adaptés à votre situation pour vous proposer une liste de couverts classés par ordre de pertinence. Selon les critères choisis, l’outil propose un choix de couverts d'interculture, de couverts permanents ou relais, ou encore de couverts associés à une culture de colza.


Pour commencer, dans cet outil, vous pouvez faire un choix entre des espèces pures, des mélanges ou les deux à la fois (les mélanges proposés sont pour la plupart des mélanges commercialisés). Différents types d'associations sont inclues : non-légumineuses associées, légumineuses associées, mélanges de non-légumineuses et légumineuses.
Toutes peuvent être mises en place mais il vous appartient de vérifier la possibilité de les implanter sur votre exploitation, en particulier les légumineuses pures ou associations de légumineuses en zone vulnérable en interculture avant les cultures de printemps.

Le code postal à saisir vous indiquera la station météo la plus proche retenue : les données météorologiques sont utilisées lors du choix des dates de semis et du calcul du risque de gel.

Le contexte agronomique de la parcelle

Deux grands paramètres sont pris en compte : l'adaptation à la date de semis, et les contraintes liées à la rotation et à la culture suivante.

La période de semis du couvert

Elle est très importante dans la réussite du couvert et le choix des espèces, selon la longueur de leur cycle, leurs exigences en chaleur et rayonnement et leur résistance au gel. Le choix de la période de semis du couvert conditionne le type de couvert :

  • Semé en été après récolte voire juste avant (couvert d’interculture).
  • Semé en association avec un colza (plante compagne du colza, couvert permanent)
  • Semé dans une autre culture au printemps (couvert permanent, couvert relais)
Vous devez définir la période de semis du couvert parmi celles proposées dans la liste déroulante. Ces périodes sont ajustées selon la situation géographique de votre parcelle, et plus précisément selon les températures disponibles avant l'hiver.
Période de semis
Type de couvert retenu
Semis en association avec un colza (août) La « culture suivante » sélectionnée sera d’office un colza (il ne s’agit pas en réalité de la culture qui suit mais de la culture associée au couvert). Les couverts sélectionnés seront soit des espèces annuelles plus ou moins gélives, soit des espèces pérennes, soit une association des deux. Le type de sol sera pris en compte, notamment pour sélectionner les espèces pérennes.
Semis dans une culture au printemps (février-mai) Ce cas de figure correspond à des espèces pérennes, semées dans une culture au printemps. Cela peut être le cas dans un tournesol ou un maïs fourrage à l’occasion d’un binage, en février-mars dans un blé ou encore dans une orge de printemps. Par précaution, nous ne préconisons ici pour cette date de semis que des espèces pérennes, assez lentes à s’installer et donc moins compétitives de la culture dans lesquelles elles sont installées. Le couvert installé au printemps pourra être soit détruit avant le semis de la culture suivante, soit maintenu vivant ou détruit dans cette dernière. Le type de sol sera pris en compte dans le choix du couvert.
Semis aux 5 dates de semis suivantes Il s’agit de cas de figure plus classiques, avec des couverts d’interculture. La première date de semis, démarrant en juin et allant jusqu’en juillet ou août selon la région, peut correspondre à un semis réalisé après la moisson ou bien peu de temps avant voire pendant cette dernière (semis à la volée).

La culture suivante

Certaines espèces de cultures intermédiaires sont mieux adaptées que d'autres à la culture suivante que vous prévoyez d'implanter. Parfois, des effets dépressifs du couvert ont été observés au champ, même s'ils ne sont pas systématiques et dépendent parfois de la date de destruction du couvert (effet dépressif sur le rendement, multiplication de maladies ou ravageurs, risque de mauvais contrôle du couvert dans la culture suivante). L'outil exclut les couverts ayant des effets négatifs potentiels et favorise ceux ayant un effet potentiellement bénéfique (réduction de certains ravageurs ou maladies, fournitures d'azote).

Les cultures de la rotation

Certains systèmes de culture peuvent favoriser le développement de ravageurs ou de maladies inféodés à la parcelle. Le choix de couverts appropriés peut limiter les infestations ou éviter de les agraver. Cela peut être le cas pour l'Aphanomyces ou les nématodes de la betterave. Si vous notez la présence de ces ravageurs ou maladies dans vos parcelles, il est conseillé d'éviter les couverts potentiellement multiplicateurs et de privilégier ceux qui peuvent réduire les populations (par exemple, les espèces nématicides dans le cas du nématode de la betterave Heterodera schachtii).

Pour les cultures sensibles aux rotations courtes (baisse des rendements attribuable au développement de dégâts sanitaires plus ou moins bien identifiés), le principe de précaution veut qu'on évite les couverts de la même famille botanique que la culture à préserver dans la rotation (par exemple, pas de couverts avec tournesol ou niger dans les rotations avec tournesol).

Culture présente dans la rotation
Risque de développement de maladies ou de ravageurs
Pois, haricot ou lentille
L’Aphanomyces est un champignon du sol attaquant les pois, haricots et lentilles. Par précaution, il est préférable de proscrire tout couvert sensible à ce champignon dans les rotations concernées. Le couvert de sarrasin est également déconseillé (c’est une renouée qui monte à graine facilement et peut être difficile à contrôler dans certaines cultures).
Féverole
On déconseille le choix d’un couvert de féverole en tant que couvert dans une rotation intégrant de la féverole, sans pour autant exclure ce couvert. Le sarrasin est également déconseillé (c’est une renouée qui monte à graine facilement et peut être difficile à contrôler dans certaines cultures).
Lupin
On déconseille le choix d’un couvert de lupin en tant que couvert dans une rotation intégrant du lupin, sans pour autant exclure ce couvert. Le sarrasin est également déconseillé (c’est une renouée qui monte à graine facilement et peut être difficile à contrôler dans certaines cultures).
Soja, pois chiche
Le sarrasin est déconseillé (c’est une renouée qui monte à graine facilement et peut être difficile à contrôler dans certaines cultures).
Colza
En présence d’hernie des crucifères, les couverts de crucifères sont exclus des rotations avec colza car multiplicateurs de cette maladie. En l’absence d’hernie des crucifères, les couverts de crucifères ne sont pas exclus des rotations avec colza, même s’ils sont moins conseillés que d’autres familles botaniques, dans la mesure où il y a du colza dans la rotation. Cette recommandation semble importante, notamment en rotation chargée en colza (retour tous les 2 à 4 ans).
Lin
En rotation intégrant du lin, cette même espèce sera proscrite en tant que couvert végétal. Le colza et le tournesol ne seront pas exclus comme couvert mais déconseillés car ils sont multiplicateurs de Verticillium.
Betterave sucrière
En cas de présence avérée de nématodes à kyste (Heterodera schachtii) sur la parcelle, les crucifères « classiques » seront proscrites et on favorisera au contraire celles qui piègent ce nématode, le radis fourrager notamment. En revanche, si c’est le nématode du collet (Ditylenchus dispaci) qui est présent sur la parcelle, certaines graminées et légumineuses multiplicatrices du nématode sont déconseillées, au profit des crucifères qui ne le multiplient pas.
Tournesol
En rotation intégrant du tournesol, cette même espèce ainsi que le niger sont proscrits en tant que couvert végétal. Le colza et le lin ne seront pas exclus comme couvert mais moins conseillés car ils sont multiplicateurs de Verticillium. Le sarrasin est également déconseillé (c’est une renouée qui monte à graine facilement et peut être difficile à contrôler dans certaines cultures).
Présence d’Orobanche rameuse dans la parcelle
En présence de colza, chanvre ou tabac dans la rotation, la présence ou non d’Orobanche rameuse est prise en compte. En effet, cette plante parasite ces cultures. Les couverts faux hôtes de cette Orobanche peuvent en faire germer les semences sans que celles-ci ne puissent donner une plante viable, ce qui limite ainsi le stock semencier. Les couverts hôtes de l’Orobanche peuvent aussi avoir le même impact, s’ils sont détruits à 100% avant de semer la culture suivante. A ce titre, les couverts permanents hôtes de cette Orobanche sont exclus car ils n’empêcheront pas ce parasite de réaliser son cycle et de se multiplier.
Sources : ARVALIS - Institut du végétal, Institut Technique de la Betterave, Terres Inovia, UNILET.

L'adaptation des espèces à la culture suivante et au système de culture ont été définis en concertation entre les instituts techniques agricoles : ARVALIS - Institut du végétal, Institut Technique de la Betterave, Terres Inovia, UNILET.

Caractéristiques du couvert recherchées

Valorisation fourragère

Dans certaines situations de polyculture-élevage, il est intéressant de valoriser le couvert végétal en dérobée pour alimenter le bétail. Les couverts ne présentent pas tous le même intérêt fourrager. La valorisation en ensilage ou enrubannage est différenciée de la valorisation en pâturage. En effet, certaines espèces sont adaptées au pâturage du fait d'une appétence et d'une bonne valeur nutritive mais elles peuvent se distinguer par une aptitude variable à être récoltées et conservées.

La valorisation du couvert pour la méthanisation est aussi possible. Les CIVE (Cultures Intermédiaires à Valorisation Energétique) peuvent être choisies, soit en semis précoce d’été pour une récolte d’automne (CIVE d’été), soit en semis de fin d’été ou début d’automne pour une récolte de printemps (CIVE d’hiver).

Le ray-grass d'Italie est une très bonne plante fourragère mais n'est pas retenue en cas de non-valorisation fourragère ou en tant que CIVE puisqu'il augmente les risques de salissement et de mauvaise restitution d'azote en cas de fort développement ou de destruction tardive du couvert.

Pour apprécier plus précisément la valeur du couvert, il est possible, juste avant la récolte du couvert, d’utiliser la méthode MERCI. A partir d’une simple mesure de biomasse fraîche, elle permet d’estimer la valeur alimentaire du couvert (UFL, MAT), ainsi que son rendement en énergie pour la méthanisation.

Mode de semis

Les couverts se différencient par leur aptitude à être semés de différentes manières : enfouissement des graines à adapter selon leur taille ou leur aptitude à germer en surface, grande quantité de semences non adaptée au semis à la volée sur déchaumeur ou moissonneuse (petites trémies).
Il est possible de choisir parmi sept types de semis :

  • Semis sous la coupe (à la moisson)
  • Semis avec un semoir à dents
  • Semis direct avec semoir à disque sur chaume (pour des Techniques Culturales Simplifiées ou Semis Direct sur sol travaillé)
  • Semis avec tout autre type de semoir (semoirs traditionnels à socs, ou à disques, combinés ou non à un outil de travail du sol)
  • Semis recouvert lors de l'opération de déchaumage (ex : semis à la volée suivi d'un passage de déchaumeur sur 3 à 5 cm environ ; semis à la volée réalisé sur le déchaumeur avec un placement des graines à l'avant ou au milieu de la machine de sorte que les semences soient bien recouvertes)
  • Semis sur déchaumeur déposé au niveau du rouleau (semences à peine recouvertes)
  • Semis à la volée puis un passage de rouleau (semences quasiment pas recouvertes)

Dans les fiches décrivant chaque espèce, la profondeur de semis idéale est décrite, de même que les conditions de température et d’humidité de sol les plus adaptées pour la germination. Ces dernières données ont été obtenues par l’INRAE et le GEVES (Tribouillois, H., Durr, C., Demilly, D., Wagner, M.H., Justes, E., 2016. Determination of Germination Response to Temperature and Water Potential for a Wide Range of Cover Crop Species and Related Functional Groups. Plos One 11).

Période de destruction du couvert

Quatre grandes périodes de destruction peuvent être choisies :

  • Couvert pérenne n’étant pas détruit pendant l’interculture. Ce choix sélectionne des espèces pérennes, éventuellement associées à des espèces annuelles, dans laquelle la culture suivante sera semée (pour y détruire ou pas le couvert).
  • Destruction en octobre, avant des cultures d’automne.
  • Destruction en novembre ou décembre.
  • Destruction en mars. Un calcul du risque de gel du couvert est réalisé pour chaque espèce ou association sur la base des 20 dernières années de données de la station météorologique la plus proche. Un seuil de température a été retenu pour chaque espèce ou mélange. On estime qu'un couvert est gélif si le seuil de température gélive a été atteint au moins 2 années sur 3, durant les 20 dernières années. Dans ce cas, on considère qu’il poussera peu pendant l’hiver et produira autant de biomasse que s’il était détruit en novembre ou décembre. S’il est considéré comme non gélif pour la région, on retiendra en mars un potentiel de production de biomasse supérieur à celui retenu pour la destruction d’entrée d’hiver (à nuancer selon la date de semis et l’espèce du couvert).

Le potentiel de production de biomasse et certains services associés comme l’effet piège à nitrate ou l’effet fertilisant pour la culture suivante sont dépendants de l’espèce de couvert, de sa date de semis et de sa date de destruction.

Mode de destruction des couverts associés au colza

Quatre modes de gestion des couverts associés au colza sont possibles :

  • Destruction de la plante compagne avec un herbicide anti-dicots : tous les couverts adaptés à l’association avec un colza restent possibles, sauf les couverts permanents qui seraient détruits par l’herbicide.
  • Destruction de la plante compagne par le gel (herbicide si besoin) : la plupart des couverts adaptés à l’association avec un colza restent possibles, sauf les couverts permanents qui seraient détruits par l’herbicide s’il est utilisé et quelques espèces ne gelant pas facilement et potentiellement envahissantes (vesces communes et velues, pois fourrager).
  • Destruction de la plante compagne par le gel (herbicide exclu) : les couverts ne gelant pas facilement et potentiellement envahissants ou concurrentiels au printemps sont évités (vesces, pois, féverole). Les couverts permanents sont eux possibles puisqu’ils ne seront pas détruits par un herbicide.
  • Plante compagne incluant un couvert permanent (herbicide exclu) : le couvert doit impérativement inclure une espèce pérenne, éventuellement associée à des espèces annuelles gélives et peu envahissantes ou concurrentielles au printemps.

Mode de destruction

La technique que vous souhaitez utiliser pour la destruction de votre couvert influence le choix des espèces semées. En effet, les couverts ont une résistance différente aux modes de destruction. Les couverts sont choisis en fonction de leur adaptabilité au mode de destruction.
Il est possible de choisir parmi sept types de destruction :

  • Destruction par broyage
  • Destruction par le gel. Un calcul de la probabilité de gel du couvert est réalisé sur la base des 20 dernières années de données de la station météorologique la plus proche. Un seuil de température a été retenu pour chaque espèce ou mélange. On estime qu'un couvert est gélif si le seuil de température gélive a été atteint au moins 2 années sur 3, durant les 20 dernières années.
  • Destruction par roulage sur gel
  • Destruction par déchaumage
  • Destruction par labourv
  • Destruction chimique (glyphosate pur)
  • Destruction chimique (glyphosate + 2,4D) : efficacité améliorée sur couverts de dicotylédones par rapport au glyphosate pur
  • Indifférent

La faisabilité des opérations de destruction selon les conditions climatiques n'est pas évaluée ici, sauf dans le cas du gel.
Plus le couvert est développé ou à un stade avancé, plus il se détruit facilement par différents moyens (gel, roulage, déchaumage, etc.). Seuls les risques de bourrage (outils à dents ou charrue) peuvent limiter la facilité de destruction de ces couverts développés.

Cet outil ne prend pas en compte le développement du couvert vis-à-vis de sa facilité de destruction (hypothèse d'un développement moyen).

Nous vous invitons à consulter la règlementation en vigueur dans votre région (directive nitrate en zone vulnérable en particulier) concernant les dates et modes de destruction.

Voici une vidéo de la chaîne YouTube ArvalisTV pour en savoir plus sur les moyens de destruction des couverts :

Objectifs recherchés

Il est possible d'intégrer d'autres critères de choix des couverts. Un classement est réalisé en fonction des critères choisis (possibilité de cocher plusieurs critères) :

Implanter un couvert à moindre coût

En cochant ce critère, un coût « relatif » est calculé. Il prend en compte le coût de la semence et l'économie d'azote estimée en fonction de l'effet fertilisant du couvert. Selon l'espèce et la date de semis, l'économie d'azote ira de 0 à 63 kg/ha d'azote et de 0 à 56 €/ha. Le coût des semences se fait sur une base de semences certifiées sauf pour quelques espèces (l'origine « semences de ferme » est alors mentionnée dans les fiches présentant l'espèce ou association).
Le coût relatif n'intègre pas la valorisation fourragère éventuelle du couvert ni les charges de semis, destruction ou récolte.

Piéger le nitrate

Si votre objectif est de piéger le nitrate pour éviter son lessivage, le calcul prend en compte l'aptitude des CIPAN (Cultures Intermédiaires Piège à Nitrate) à réduire la réserve en azote minéral du sol à l'automne. Cette aptitude est modulée selon l'espèce et selon la date de semis choisie qui conditionne la biomasse potentiellement produite en entrée d'hiver et donc l'azote minéral du sol qui sera mobilisé avant la période de drainage.

Fertiliser la culture suivante

Afin d'apporter un effet fertilisant sur la culture suivante, les couverts aptes à augmenter les fournitures d'azote à la culture suivante apparaitront en tête de liste. On appelle ces couverts les engrais verts. L'effet fertilisant dépend du développement du couvert d'interculture et donc de sa date de semis et de sa date de destruction. Les légumineuses, si elles sont semées tôt, seront avantagées, qu'elles soient seules ou associées.

Pour apprécier plus précisément cet effet fertilisant, il est possible, juste avant la destruction du couvert, d’utiliser la méthode MERCI. A partir d’une simple mesure de biomasse fraîche, elle permet d’estimer les restitutions en N, P, K et S et Mg après destruction à la culture suivante.

Couvert peu appétant pour les limaces

Un couvert peu appétant vis-à-vis des limaces a deux avantages : il sera moins consommé en été (humide) par ces ravageurs et aura plus de chances de se développer, et il contribuera à réduire le poids des limaces et leur capacité à pondre des œufs par rapport à des couverts plus appétents. Toutefois, les couverts végétaux favorisant les conditions du milieu pour les limaces (humidité, résidus), le choix de ce critère ne garantit pas totalement l'absence d'effet des limaces dans la culture suivante mais en diminue l'impact. Le classement de l'appétence des couverts est réalisé à partir de données d'Arvalis, du projet CASADAR RESOLIM coordonné par l’ACTA, d'Agroscope (Suisse), de Caussade semences et du GIEE Magellan.

Favoriser les abeilles et pollinisateurs

Ce choix sélectionnera uniquement des espèces pures mellifères ou associations contenant au moins une espèce mellifère. Les cultures intermédiaires mellifères (CIM) produisant des fleurs en fin d'été et début d'automne peuvent apporter du nectar et/ou du pollen aux abeilles et insectes pollinisateurs. Les données sont issues du projet CASDAR INTERAPI, coordonné par l'ITSAP - Institut de l'abeille (pour plus d'informations, visitez le site du colloque de restitution du projet).
Le butinage des insectes dépend aussi des conditions météorologiques compatibles avec la sortie des abeilles (vent, pluviométrie) et de la floraison suffisamment précoce du couvert (critère non pris en compte dans l'outil).

Favoriser la petite faune sauvage

Ce critère de choix permet de ne sélectionner que les associations d'espèces labellisées « Agrifaune ». Ces mélanges d'intérêt faunistique doivent comporter plusieurs espèces avec différentes hauteurs de strates végétatives. A noter qu'un mélange commercial peut être agréé « Agrifaune » sans pour autant que d'autres mélanges comportant les mêmes espèces chez d'autres semenciers soient forcément agréés.
Si vous souhaitez des informations supplémentaires, visitez le site du réseau Agrifaune.

Certains critères de choix n'ont pas été intégrés dans cet outil car les données à disposition pour hiérarchiser l'ensemble des espèces et associations n'étaient pas suffisantes. C'est le cas par exemple de leur impact sur la structure du sol ou la gestion des adventices ou encore leur adaptation au type de sol.

Potentiel de stockage de carbone

Différents flux entrants de matières organiques stables (par les couverts végétaux mais également par les résidus de cultures et les apports de produits résiduaires organiques) contribuent au stockage de carbone dans le sol. Mais parallèlement à ces flux entrants, la minéralisation des matières organiques stables du sol par les micro-organismes libère des éléments minéraux dans le sol (N, P, K, S, …) mais rejette également du CO2 dans l’atmosphère (flux sortant). Le stockage de carbone dans les sols est la résultante de l’ensemble de ces flux entrants et de ces flux sortants et, tant qu’aucun changement majeur de pratiques ne s’opère, la quantité de carbone stable du sol tend à se stabiliser vers une valeur d’équilibre au bout d’un certain nombre d’années qui, pour un flux de carbone stable entrant donné, est propre à chaque pédoclimat. L’implantation de couverts végétaux, après une mise en place régulière de cette pratique pendant 20 à 40 ans, ne permet donc plus de stocker de carbone car ce point d’équilibre est atteint. En revanche, l’introduction de couverts végétaux là où il n’y en avait pas ou une modification significative de leur conduite (implantation plus fréquente dans la rotation ou destruction plus tardive conduisant à une augmentation significative de leur biomasse), peut permettre d’augmenter les restitutions de carbone stable et de contribuer temporairement à un stockage de carbone jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre ne soit atteint. L’outil « Choix des couverts » estime un potentiel de biomasse des couverts selon les espèces, la période de semis et de destruction… qui est directement lié à leur contribution aux entrées de carbone stable dans le sol.

Les résultats

Les critères sélectionnés précédemment sont pris en compte pour le choix des couverts.
Certaines espèces ou associations sont exclues si elles ne sont absolument pas adaptées aux contraintes agronomiques. C'est le cas par exemple des couverts ne gelant pas si le critère couvert gélif a été choisi, ou des couverts non adaptés aux cultures présentes dans la rotation. Le choix des couverts se fera alors parmi les autres espèces. La liste des couverts retenus peut être plus ou moins importante selon les critères choisis.

Une note globale est calculée par une méthode multicritère. Elle synthétise l'aptitude de chaque espèce ou association à répondre aux différents critères que vous avez retenus sur une échelle allant de 0 à 100. Vous trouverez dans les résultats la note globale et les évaluations sur les critères choisis pour chaque espèce ou mélange présentés. Les couverts les plus adaptés à votre demande figurent en haut du tableau des résultats, tandis que les moins adaptés sont en bas de tableau.
Il est possible de consulter les fiches présentant chaque couvert depuis ce tableau de synthèse.

Importance du choix variétal

Nous avons essayé d’intégrer dans la mesure du possible certaines informations sur les variétés de certaines espèces.

Nous avons distingué les variétés de moutardes blanches et brunes ainsi que de radis fourrager selon leur caractère nématicide ou pas (nématode Heterodera schachtii affectant les betteraves sucrières). Cela distingue ces différentes variétés quant à leur adaptation aux rotations betteravières.

Les variétés de vesce commune, trèfle blanc et trèfle violet ont aussi été séparées selon leur sensibilité à l’Aphanomyces. En rotation intégrant des pois, haricots ou lentilles, n’utilisez que des variétés totalement ou très résistantes à ce champignon du sol. Nous avons également distingué la précocité à la floraison ou à l'épiaison de trois espèces : moutarde blanche, radis fourrager et avoine rude. Les variétés précoces sont capables de produire plus rapidement de la biomasse et se montreront plus sensibles à la destruction, étant à un stade plus avancé. En contrepartie, cela peut engendrer un rapport carbone / azote plus élevé, ainsi qu’un risque de grenaison plus important en cas de semis précoce. Les résultats du catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France sur plusieurs variétés d’avoine rude, présentés plus bas, illustrent bien à dates de semis et de mesure de la biomasse identiques que les variétés précoces tendent à être plus productives sans pour autant absorber plus d’azote, ce qui tend à faire augmenter leur rapport carbone / azote (C/N). Les variétés précoces sont adaptées aux semis tardifs afin d’augmenter la biomasse produite avant ou après l’hiver, en l’absence de risque de grenaison. Au contraire, en semis très précoce d’été, les variétés très précoces présentent un risque de grenaison élevé. Les variétés tardives sont dans ce cas plus adaptées. On peut enfin noter sur les résultats du catalogue officiel des avoines rudes qu’il existe des écarts de productivité entre variétés, à précocité identique.

Variété
Obtenteur
Mainteneur
Inscription
Précocité épiaison
Biomasse (en % des témoins)
Azote absorbé (en % des témoins)
C/N (en % des témoins)
Pratex PH Peterson PH Peterson 2010 très précoce 120 à 135% 95 à 105% 108 à 114%
Météore Cérience Cérience 2019 très précoce 106 à 119% 95 à 105% 115 à 135%
Furious Cérience Cérience 2019 très précoce 106 à 119% 95 à 105% 108 à 114%
IPR Cabocla IAPAR Lidéa France 2021 très précoce 120 à 135% 106 à 119% 108 à 114%
Alesy Cérience Cérience 2021 très précoce 120 à 135% 95 à 105% 115 à 135%
Avelux Panam Semences Panam Semences 2015 précoce 95 à 105% 95 à 105% 100 à 107%
Jumper Cérience Cérience 2017 précoce 106 à 119% 95 à 105% 108 à 114%
Roxane Cérience Cérience 2017 précoce 120 à 135% 106 à 119% 115 à 135%
Toscane Cérience Cérience 2017 précoce 120 à 135% 106 à 119% 115 à 135%
Luxurial Panam Semences Panam Semences 2012 1/2 précoce 106 à 119% 95 à 105% 100 à 107%
Panache Cérience Cérience 2012 1/2 précoce 75 à 94% 95 à 105% 95 à 99%
Spirale Cérience Cérience 2017 1/2 précoce 120 à 135% 106 à 119% 115 à 135%
Bellima RAGT Semences de France 2021 1/2 tardif 106 à 119% 95 à 105% 100 à 107%
Altesse Cérience Cérience 2015 1/2 tardif 95 à 105% 95 à 105% 100 à 107%
IAPAR 61 IAPAR Lidéa France 2015 1/2 tardif 95 à 105% 95 à 105% 100 à 107%
Vitamos DLF Seeds DLF Seeds 2019 tardif 95 à 105% 75 à 94% 100 à 107%
Luxane Panam Semences Panam Semences 2020 tardif 95 à 105% 95 à 105% 95 à 99%
Océane Cérience Cérience 2015 tardif 95 à 105% 95 à 105% 100 à 107%
Delux Panam Semences Panam Semences 2017 tardif 95 à 105% 95 à 105% 95 à 99%
Cadence Cérience Cérience 2012 très tardif 75 à 94% 75 à 94% 100 à 107%
Témoins : Luxurial + Panache : 2.7tMs/ha, 54kgN/ha, C/N 20.1
Sources : Synthèse de données variétales sur avoine rude, à partir des résultats publiés au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France.

Les résultats ci-dessous illustrent les écarts pouvant exister entre espèces de couvert quant à l’azote absorbé dans leurs parties aériennes. On peut noter aussi les écarts entre variétés de vesces.

Graphique Exemple de différences d'absorption d'azote loupe
Source : ARVALIS - Institut du végétal. Azote absorbé par différentes espèces ou variétés de cultures intermédiaires (résultats obtenus sur 23 essais et traités en utilisant un modèle linéaire mixte. Le point représente la moyenne et le tiret l'intervalle de confiance).

Pour en savoir plus sur la précocité de variétés de moutardes et radis nématicides, consulter l'article de l’ITB.

Pour en savoir plus sur les variétés d’espèces fourragères, consulter le site Herbe book.

Dans les fiches couverts, une rubrique « Du côté des variétés » a été prévue afin d’attirer votre attention sur un ou plusieurs critères pouvant distinguer les cultivars entre eux.


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